En 470, le résultat de la charade nous permet de découvrir les lettres constitutives de notre destination. Le pèlerin marche sur la voie Limousine depuis Bourges pour parvenir ...
Mon Premier par la gaîté se multiplie | A |
Mon Second t'offre de l'espace | |
Mon Troisième de l'air | R |
et mon Quatrième de l'eau | O |
Quand il est couché, mon Cinquième ronfle | N |
Mon Sixième vaut cent | C |
et mon Septième n'est qu'un noeud | E |
Mon Huitième a le goût du laurier | V |
Tandis que mon Neuvième par l'étonnement se traîne | A |
Mon Dixième est toujours nu quand il a une liaison | U |
Mon Onzième, enfin, est l'inconnue | X |
La charade de la 470 est une confirmation géographique puisque Roncevaux/Orreaga est une ville-étape de la route qui mène à Saint-Jacques de Compostelle.
Le visuel de la 470 n'évoque pas quant à lui le pèlerinage de Compostelle mais il apporte une double précision :
1/ Une précision temporelle
Il est en rapport direct avec un évènement historique lié à Roncevaux : la mort de Roland lors de la bataille du col de Roncevaux en 778 car l'épée figée dans la roche ne peut être que Durandal, l'épée de Roland. (l'évènement est confirmé par l'IS : Ca s'est passé en 778)
2/ Une précision spatiale
La bataille s'est déroulée au col de Roncevaux (Puerto Ibaneta)
A ce stade, le mythe s'empare de la réalité historique et de nombreuses légendes viennent se greffer à l'histoire.
Ainsi, selon la légende, Roland voulut briser Durandal contre la roche des Pyrénées mais c'est la pierre qui céda et ainsi naquit la brèche de Roland dans le Cirque de Gavarnie.
Ainsi, selon la légende, Roland voulut briser Durandal contre la roche des Pyrénées mais c'est la pierre qui céda et ainsi naquit la brèche de Roland dans le Cirque de Gavarnie.
La brèche de Roland à Gavarnie (photo de Garrulus) |
D'après une autre version, Roland se fraya un passage circulaire dans la roche d'Itxassou à l'aide du tranchant de son épée Durandal. (ou avec le sabot de son cheval dans d'autres variantes)
L'Atekagaitz à Itxassou (photo de Harrieta171) |
La brèche de Roland dans le cirque de Gavarnie ou le Pas de Roland à Itxassou sont des destinations qui n'appartiennent pas aux chemins de Compostelle. Elles ne peuvent donc satisfaire la contrainte d'un piéton qui est venu en empruntant la via Lemovicensis.
Beaucoup plus délicate est la piste de Rocamadour puisque selon une autre variante de la légende, Roland, avant de mourir, voulut préserver Durandal en la lançant dans les airs et en confiant sa trajectoire à l'archange Saint Michel. L'épée aurait ainsi parcouru l'espace et achevé sa course en se plantant dans la roche du sanctuaire de Rocamadour.
"Durandal" plantée à Rocamadour (photo de Patrick Clenet) |
Certes, les sources sont beaucoup plus exotiques puisque ce sont surtout les guides touristiques locaux qui relatent cette légende et personne ne saurait croire que cette épée rouillée aurait un jour appartenu à Roland. Il n'empêche qu'il s'agit d'une véritable épée plantée dans la roche et non d'une curiosité géologique poétiquement rattachée à la légende de Roland.
De plus, Rocamadour est un haut-lieu du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et c'est l'une des étapes importantes de la via Podiensis, le chemin de Compostelle qui part du Puy en Velay.
S'il est nécessaire d'évoquer ces pistes, il s'agit également de faire le choix d'une destination. Dans le contexte d'un évènement où se mêlent complaisamment l'histoire et les mythes, mon choix - critiquable s'il en est - sera celui qui s'éloigne le plus des légendes liées à Roland trop dispersives à mon goût ainsi que celui qui collera le plus à la contrainte d'un lieu étape de la via Lemovicensis : le col de Roncevaux.