dimanche 24 juillet 2011

POLARIS

La piste de lumière que je vais évoquer s'appuie sur les visuels des énigmes 470 et 780. Les mots Rosse (Lord Rosse était un astronome irlandais) et Cocher (constellation de l'hémisphère nord) du texte de l'énigme 780 sont une incitation à la recherche de constellations.

Remémorez-vous le visuel de la 780 :

- Un piéton sur le W de la boussole
- Un cocher
- Une luminosité blanche

Les éléments en gras correspondent aux sommets du triangle rouge :


Une version imagée des constellations



Il s'agit d'une représentation allégorique d'une partie du ciel de l'hémisphère nord puisque si vous consultez une carte céleste, vous y verrez :

- Cassiopée (une constellation particulière composée d'étoiles qui adoptent la forme d'un W)
- la constellation du Cocher (étoile majeure Capella)
- Polaris, l'étoile polaire (alpha de la Petite Ourse)


La correspondance céleste : Cocher, Cassiopée et Polaris


Il suffit maintenant de repérer les sept étoiles brillantes de la constellation de la Grande Ourse (Ursa Major) et plus particulièrement les étoiles alpha et bêta de la Grande Ourse.

Ainsi, le segment bêta-alpha, prolongé de bêta vers alpha de cinq fois sa longueur, rencontre-t-il Polaris, l'étoile polaire dans la Petite Ourse (Ursa Minor). Merak (bêta) et Dubhé (alpha) sont appelées les Gardes et c'est pourquoi cette ligne qui joint Merak et Dubhé en se prolongeant sur Polaris est appelée la ligne des Gardes. Cette ligne est connue de tous les observateurs amateurs de la voûte céleste car elle est très utile pour se repérer dans le ciel des constellations de notre hémisphère.


La ligne des gardes qui se prolonge sur Polaris



On constate alors que la garde de l'épée du visuel 470 qui se prolonge complaisamment sur la luminosité blanche du visuel est une allégorie de la ligne des Gardes. On imagine les Gardes aux extrémités arrondies de la garde de l'épée.




La ligne de la garde de l'épée


Rajoutons aussi que la le nom arabe complet de Merak de la Grande Ourse est Al-maraqq al-Dubb al-Akbar : les flancs de la grande Ourse.
Dans cette perspective, AL-MAR en 600 pourrait désigner Al-maraqq, autrement dit Merak.
D'autant plus que davantage que par une assonance en A ou une allitération en L, le titre de la 600 est caractérisé par la répétition du motif  AL : 
QUAND AL-MAR S'ALLIE A LA FIBULE DE PRENESTE.
Or on retrouve cette triple répétition dans AL-MARAQQ AL-DUBB AL-AKBAR.

Notons également qu'en 560, le septentrion désigne étymologiquement septemtriones, les sept étoiles de la Grande ou Petite Ourse à laquelle appartient l'étoile polaire et possible mot passerelle vers la lumière céleste
Polaris.

On trouve également la polaire à 470 années-lumière de la terre (source : "Le ciel de vos vacances" de Serge Brunier, collection Ciel et Espace 1984).
Retrouver le numéro de l'énigme associé au mot lumière pourrait résonner comme une agréable confirmation de la lumière Polaris si nous n'avions pas les madits.

En effet, nous avons donc deux luminosités qui symbolisent la lumière de l'étoile polaire et qui apparaissent dans cette hypothèse comme deux confirmations majeures.
Cette hypothèse est complètement torpillée par le madit suivant (il en existe de nombreux autres qui vont dans le même sens) :

QUESTION No 5 DU 1996-07-28

TITRE: CONFIRM
CONFIRMEZ VOUS QUE LA LUMINOSITE EN 780 NE SAURAIT ETRE ASSIMILER AU SOLEIL? ET QUE DE TOUTE FACON ELLE N'A AUCUNE IMPORTANCE POUR LE JEU? J'EN AI TRUOVE D'AUTRES TELLE QUE EN 470 EN 420 OU PRES DE LA MAIN EN 650 ? SI C,EST LE CAS IL ME FAUT DONC CHERCHER AILLEURS. LA SAISON EST ELL E IMPORTANTE. LE TEMPS L'EST IL ? MERCI ZEF

LES LUMINOSITES DE LA 780 ET DE LA 470 N'ONT RIEN A VOIR AVEC LE SOLEIL, AINSI QUE JE L'AI DEJA DIT. ET ELLES N'ONT AUCUNE IMPORTANCE. MAIS JE NE PEUX PAS REPONDRE A VOS AUTRES QUESTIONS, DESOLE. AMITIES -- MAX

Polaris a le mérite d'être une fausse piste clairement identifiée comme telle grâce aux madits. On perçoit qu'il était aisé pour l'auteur d'incorporer dans les visuels ces lueurs et de faire en sorte qu'elles servent cette hypothèse de lumière.
Si ces luminosités n'existent pas, jamais le joueur n'ira investiguer dans les singularités des alignements célestes pour les objets cités. En marge de la véritable lumière, ces luminosités - qui n'ont aucune importance  de l'avis même de l'auteur - servent donc un autre enjeu, celui de nous éloigner de la solution en nous offrant un nouveau leurre.
Du moins, la piste Polaris permet-elle d'expliquer la présence incongrue de ces luminosités.

dimanche 17 juillet 2011

LE PIEGE DE L'AUBE

La piste de l'Aube est sans doute celle qui recueille le plus de suffrages dans la communauté des chouetteurs et reconnaissons qu'il existe de nombreux éléments qui rendent cette hypothèse de lumière tout à fait crédible.

L'aube est le moment de la journée juste avant le lever du soleil. La symbolique lumineuse de l'Aube est donc parfaitement compatible avec le concept de lumière.
De plus, la concordance avec l'IS est parfaite :
LES GRANDES LUMIERES SONT FAITES DE PETITES LUEURS
à mettre en rapprochement avec le célèbre proverbe :
LES PETITS RUISSEAUX FONT LES GRANDES RIVIERES

Mais revenons à l'hypothèse elle-même qui s'appuie sur une simple intersection du trait Roncevaux-Bourges avec le cours de l'Aube.


Les traits Roncevaux-Bourges et Forbach-Angers

Nous partons du col de Roncevaux (signalé par un symbole topographique ressemblant à des parenthèses )( à proximité du nombre 1057 qui indique l'altitude du col)


Le col de Roncevaux

Notons que l'on obtient également d'excellents tracés à partir de la ville de Roncevaux (indiquée par le disque blanc de la localité espagnole Orreaga/Roncesvalles).


La ville de Roncevaux


Le trait passe par le centre de la préfecture du Cher : l'Ouverture Bourges.


L'Ouverture

Ce trait se prolonge vers le nord-est de la France et sert la fausse piste Roncevaux-Bourges-Carignan pour peu que l'on se contente d'un tracé approximatif.


Le trait passe loin de Carignan

On constate surtout que ce trait franchit le cours de la rivière Aube. Notez que ce trait passe également par la ville de Villeneuve l'Archevêque. Par anticipation, l'intersection avec le trait suivant au même endroit est très ciblée et désigne un point précis de la rivière.


Le trait qui coupe l'Aube passe par Villeneuve l'Archevêque

L'autre trait qui figure sur le visuel ci-dessus est le fameux segment Forbach-Angers, les deux villes de la 580 qui forment une ligne de FA potentiellement suggérée par la tonalité du cor de Roland.
Le titre de la 600, QUAND AL-MAR S'ALLIE A LA FIBULE DE PRENESTE, LES TENEBRES RESPLENDISSENT, sonne comme une lumineuse confirmation puisque l'Aube resplendit quand Angers-Forbach croise Roncevaux-Bourges.

Ci-dessous figure le trait qui relie Forbach à Angers :


Forbach


Angers




Le titre de la 470 offre également une confirmation indirecte de l'Aube.
En effet, CE N'EST LE BON CHEMIN QUE SI LA FLECHE VISE LE COEUR permet l'interprétation suivante :

LA FLECHE désigne la ville de La Flèche, une ville de la Sarthe située sur le méridien de Greenwich.


La Flèche ...


Le Coeur désigne le coeur de la lumière, c'est à dire le coeur de l'Aube. Il ne s'agit cependant pas de considérer celui de la rivière mais celui du département de l'Aube. Et quel est le coeur du département de l'Aube si ce n'est son chef-lieu, sa préfecture, c'est à dire la ville de Troyes.
La flèche vise le coeur signifie donc qu'il faille relier La Flèche à Troyes.
On constate alors que ce trait passe par la ville de Sens (le bon sens !) et la ville de Villeneuve l'Archevêque qui faisait déjà partie de la droite Roncevaux-Bourges et qui permet vraiment de caler précisément nos tracés.

... vise le coeur de l'Aube (Troyes) et passe par Villeneuve l'Archevêque !


Ce bon chemin se prolonge sur une ville totalement inconnue à ce moment du jeu ... Dabo.


... et se prolonge sur Dabo !


Cette superbe piste est malheureusement désintégrée par les madits sur les villes en clair dont le madit ci-après très explicite puisqu'il implique l'alignement que je viens d'évoquer.


QUESTION No 31 DU 1997-12-09

TITRE: BEN MERDE ALORS
... Sens et La Fleche etant en clair, le "Dabo" vise serait la preuve que des villes en clair dans le bouquin sont a prendre en compte dans le jeu. Comme je fais une confiance absolue en vos dires, j'en deduis a mon grand regret que Dabo est une fausse piste. CQFD.

JE NE PUIS COMMENTER. MAIS JE VOUS CONFIRME BIEN VOLONTIERS QU'HORMIS CARUSBURC ET PRENESTE, AUCUNE VILLE N'EST EN CLAIR DANS LE LIVRE...



D'aucuns souligneront avec raison que ce madit remet en cause l'alignement impliquant la Flèche, Troyes et Dabo mais pas forcément l'Aube. Pour autant, l'Aube permet, à tout le moins, l'établissement d'une fausse piste structurée qui mène à Dabo en 470.
Selon moi, l'Aube est la fausse piste majeure du jeu, le piège dans lequel il est très difficile de ne pas tomber. Je tiens aussi à préciser que l'Aube fut ma lumière pendant très longtemps et je comprends donc tout à fait qu'on puisse s'attacher à cette solution. Reste qu'il est également difficile de concilier une solution qui exploite des tracés si fins avec des madits qui stipulent que l'emploi de la première carte n'est pas indispensable avant la 500.

lundi 11 juillet 2011

PISTES DE LUMIERE








Vous l'aurez remarqué, si j'ai pour le moment évoqué l'énigme 470, je n'ai ni encore parlé du titre de celle-ci ni surtout de la dernière phrase : Trouve mon Tout, et, par l'Ouverture, tu verras la Lumière.
J'ai en effet gardé pour la fin la solution qui reste selon moi la plus importante du jeu : la lumière.


L'attitude des chercheurs vis à vis de la lumière en 470 est assez variable. Certains la minimisent en voyant dans cette lumière une symbolique de solution davantage qu'une réelle incarnation. D'autres considèrent qu'il est trop tôt pour la définir et qu'il ne s'agit en 470 que d'une esquisse de lumière encore trop floue pour être véritablement déterminée à ce niveau. D'autres encore trouvent une lumière en 470 mais ce qui choque à la lecture des différents forums, c'est la faible exploitation qui en est faite car l'utilisation de la lumière reste encore un sujet très tabou.


Comme je l'ai annoncé en préambule, j'ai la conviction que la lumière est une donnée fondamentale, celle qui discrimine le plus significativement les différentes hypothèses des chercheurs. Du point de vue de l'auteur, cette pierre angulaire du jeu est une zone de vulnérabilité qu'il convient de protéger.

Aussi n'est-il pas étonnant qu'il ait exercé son talent à nous donner en patûre de nombreuses pistes de lumière afin de mieux camoufler la véritable solution.

Il me semble donc important d'effectuer dans un premier temps un recensement le plus exhaustif possible des hypothèses de lumières en 470 avant de faire un choix qui aura une incidence définitive sur la suite des résolutions.

Les articles à venir seront donc consacrés à différentes hypothèses de lumière. Vous verrez qu'elles permettront en même temps d'expliquer certains mots à sens double et certains détails des visuels, détails reconnus sans importance par l'auteur lui-même mais qui servent des pistes dont on peut alors dire qu'elles sont fausses puisque s'appuyant sur des briques brisées par les madits.

jeudi 7 juillet 2011

TECHNIQUE : MARVINBLOG MOBILE

Les statistiques de connexion sur le Marvinblog m'indiquent que certains de mes visiteurs utilisent des mobiles. Je me suis rendu compte récemment que le paramètrage par défaut correspondait à l'affichage d'un modèle web pour les mobiles alors qu'il existe un modèle mobile.

Modèle pour mobile

Il est clair que ce modèle semble bien mieux adapté à la navigation à partir de ce type d'appareil en terme de confort de lecture. Il est donc à présent activé pour les périphériques mobiles.

Le modèle mobile gère mieux les largeurs faibles

Si vous consultez les pages de ce blog via un mobile, n'hésitez pas à me faire part de vos réactions.

vendredi 1 juillet 2011

LE RÔLE DE ROLAND

Statue de Roland à Brême (photo de  Kpjas)


Nous sommes toujours en 470 et si nous avons précisé la localisation de la destination avec le col de Roncevaux, nous n'en avons pas pour autant terminé avec Roland.
La charade est suffisante pour obtenir Roncevaux mais le visuel est alors sous-exploité puisque nul besoin de Roland pour parvenir à cette déduction. Il nous reste donc à préciser le véritable rôle de Roland dans cette énigme autre que celui de vecteur des fausses pistes du Pas de Roland ou de la brèche de Roland.

La première approche a été de voir ce qui figurait sur le visuel, à savoir Durandal, l'épée de Roland et d'y associer des lieux en corrélation avec l'épée (comme Rocamadour)
En seconde approche, considérons au contraire ce qui n'est pas présent bien que relaté dans tous les écrits et les gestes qui évoquent la légende de Roland. Dans cette perspective, un objet emblématique ayant appartenu à Roland brille par son absence : le cor.

Que ceux qui sont sceptiques quant à la prééminence du cor dans les évènements de la bataille de Roncevaux relisent la chanson de Roland où le son du cor retentit plusieurs fois et symbolise finalement la mort de Roland, le chant du cygne du neveu de Charlemagne. L'épée avec la garde en croix rappelle d'ailleurs irrésistiblement une croix posée sur une pierre tombale.
Cette symbolique du cor de Roland est tellement ancrée au mythe que de nombreux poêtes l'ont évoquée dans leurs oeuvres. 
Parmi les plus célèbres, "Le Cor" d'Alfred de Vigny retranscrit cette déchirante mélancolie :


Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre vallée
     L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée !
[...]
   "J'y vois deux chevaliers : l'un mort, l'autre expirant
"Tous deux sont écrasés sous une roche noire ;
  "Le plus fort, dans sa main, élève un Cor d'ivoire,
"Son âme en s'exhalant nous appela deux fois."
      Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois !


(Le Cor, Alfred de Vigny)



Autant, il existe d'importantes marges d'interprétation quand on considère certains indices supplémentaires, autant l'indice "Ça s'est passé en 778" accompagné d'un visuel représentant un cor devient alors une indication sans ambiguïté :

Visuel du Cor de l'IS

Difficile alors de ne pas faire du cor une clef de passage idéale avec l'énigme qui suit puisque la 580 est une énigme musicale accompagnée d'un visuel qui représente des instruments et des notes de musique.

Se pose alors la question de la valeur ajoutée que peut bien offrir un cor par rapport à un piano ou un saxophone. A ce stade de la réflexion, une recherche sur la tonalité des instruments de musique s'avère instructive (source Wikipedia) :


Quelques instruments et leur tonalité :
  • do : orgue, piano, instruments à cordes, flûtes et piccolo, hautbois, basson, trompette en ut, trombones, tuba, tuba basse
  • bémol : anciens piccolos
  •  : trompette en , tin whistle (flute à bec irlandaise)
  • mi bémol : saxophones alto et baryton, petit bugle, cor en mi bémol, saxhorn alto, petite clarinette, saxhorn basse
  • fa : cor, une partie des flutes à bec, cor anglais, cor de basset
  • sol : trompette et flûte en sol
  • la : hautbois d'amour, clarinette ou trompette en la
  • si bémol : saxophones soprano et ténor, tuba (euphonium et baryton), trompette en si bémol, bugle, clarinette, saxhorn basse (bombardon)

On remarque alors que la spécificité du cor, c'est justement sa tonalité en Fa.

Le rôle de Roland dans cette énigme est donc de fournir un lien musico-historique 470/580 via le cor pour nous faire découvrir la tonalité du Fa que nous devrons exploiter en 580.